Deux morts, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels enregistrés lors d’une attaque des séparatistes dans la nuit du 29 janvier à Buéa dans la partie anglophone du Cameroun

Le drame a été revendiqué par les ambazoniens, un groupe de combattants armé sécessionniste en mouvement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Les violences commises par les indépendantistes armés résultent du non-respect par les populations de l’opération « Ghostown », un système de ville morte imposé tous les lundis aux locaux et marqué par l’arrêt complet des activités. Cette imposition de cessation des commerces, des travaux champêtres et de toute autre occupation professionnelle date de plusieurs années. Le manque à gagner est à décrier au sein des populations victimes des violences des ambazoniens.

Le refus des citoyens de se soumettre à cette obligation a suscité l’irruption de quelques éléments des bandes armées dans les rues. Le bilan de deux morts pourrait s’alourdir au regard des blessés graves placés sous soins intensifs. Des véhicules, des comptoirs et des habitations ont également été vandalisés au cours des actes de violence. Ils n’ont pas laissé de traces à l’arrivée des militaires.
Depuis le début de la crise anglophone en 2016, la fréquence des affrontements entre les séparatistes et les forces de défense et de sécurisé ont causé de milliers de morts et de réfugiés internes et externes. Malgré les appels du gouvernement à un dialogue national inclusif entre les parties opposées, les combats n’ont cessé d’évoluer. L’opposition, la société civile et les organismes internationaux de défense des droits de l’Homme et des libertés, dénoncent les atrocités des groupes armés et l’armée nationale. Les indépendantistes fustigent la marginalisation des autorités vis-à-vis des anglophones tout en préconisant par la lutte l’indépendance des régions qu’ils ont nommées « Ambazonie ». Une « République fantasmagorique »pour le gouvernement de Yaoundé.

William Omer Tchuisseu