Accord de paix RDC-Rwanda : Les minerais congolais, enjeu stratégique au cœur de la médiation américaine

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C’est un moment que peu de diplomates auraient cru possible il y a encore quelques mois. En présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé, ce vendredi 27 juin 2025 à Washington, un accord de paix qualifié d’historique, mettant officiellement fin à des années de tensions meurtrières dans la région des Grands Lacs.

Mais au-delà de la poignée de mains symbolique entre les deux délégations, un autre volet de cet accord attire l’attention : les droits miniers de la RDC. Le président américain Donald Trump, moteur de cette médiation, a révélé que les États-Unis obtiendront “beaucoup de droits sur les minerais du Congo” dans le cadre de ce rapprochement.

« Nous obtenons pour les États-Unis une grande part des droits miniers du Congo », a déclaré Trump lors d’une intervention depuis la Maison Blanche, qualifiant cette avancée de « l’un des plus importants accomplissements » de sa diplomatie africaine.

Au cœur de l’accord figure une volonté affirmée d’intégration économique et de coopération dans l’exploitation des ressources naturelles. La RDC est en effet l’un des principaux producteurs mondiaux de cobalt, de coltan et de cuivre des minerais dits “critiques” pour les batteries, les smartphones, les véhicules électriques et les infrastructures énergétiques du futur.

Le président Trump n’a pas hésité à souligner le poids stratégique de cet accord : « C’est une grande chose », a-t-il martelé, évoquant une future « grande réception » à la Maison Blanche pour célébrer cette nouvelle ère de coopération tripartite entre les États-Unis, la RDC et le Rwanda.

Dans son discours, Donald Trump a dépeint une région longtemps minée par les conflits : « C’est un endroit très dangereux, l’un des plus violents jamais vus. On y utilisait des machettes », a-t-il rappelé, évoquant les drames humains vécus de part et d’autre de la frontière entre Kinshasa et Kigali.

Il a salué l’action discrète mais décisive d’un négociateur qu’il a qualifié de “brillant”, sans en dévoiler l’identité. « Il a réussi à les rassembler et à conclure l’accord », a-t-il insisté, ajoutant que les délégations congolaises et rwandaises « n’auraient jamais imaginé être un jour reçues à la Maison Blanche ».

Une déclaration de principes enfin concrétisée

L’accord signé ce 27 juin concrétise la « Déclaration de principes » paraphée le 25 avril dernier. Il prévoit notamment :

La cessation immédiate des hostilités entre les deux pays ;

La mise en place d’un mécanisme de vérification régional ;

Une coopération renforcée dans les secteurs des infrastructures et de l’énergie ;Un partenariat stratégique dans l’exploitation et la sécurisation des ressources minières.

SI cette paix tient ses promesses, elle pourrait redessiner les équilibres dans la région des Grands Lacs.

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