Alors que les rebelles du M23 progressent vers les lignes avancées de l’armée ougandaise en territoire de Lubero, dans le Nord-Kivu, l’Ouganda demeure neutre dans le conflit qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le président ougandais, Yoweri Museveni, a réaffirmé cette position sur son compte X (anciennement Twitter) le 21 février.

Depuis le début des hostilités, Museveni a clairement indiqué qu’il n’existait pas de solution militaire à la crise du M23. Il appelle à un dialogue entre le gouvernement congolais et le M23 pour résoudre les causes profondes du conflit. Selon lui, les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) se concentrent sur deux missions : combattre les ADF aux côtés de l’armée congolaise et sécuriser la construction des routes stratégiques.
Cette position contraste avec les attentes d’une partie de l’opinion publique congolaise, qui espérait une intervention directe de l’armée ougandaise contre le M23. Les récents renforts de l’UPDF dans la région ont suscité des espoirs de soutien militaire, mais Kampala a réitéré que son intervention se limite à la lutte contre les ADF, considéré comme une menace commune.

Depuis la prise de Bunagana par le M23 en juin 2022, l’Ouganda est accusé de jouer un double jeu, certains soupçonnant un soutien tacite au groupe armé proche du Rwanda. Cependant, aucune accusation officielle n’a été émise par le gouvernement de Kinshasa, qui collabore avec l’Ouganda dans des opérations militaires conjointes contre les ADF.
Récemment, l’Ouganda a intensifié sa coopération militaire avec la RDC en renforçant sa présence à Bunia, avec des troupes et équipements supplémentaires. Cette initiative vise officiellement à combattre les ADF et d’autres groupes armés locaux.

Dans un contexte de tensions persistantes dans le Nord-Kivu, l’attitude de Kampala pourrait influencer le cours des événements. Le choix de l’Ouganda de privilégier le dialogue rappelle que, malgré la complexité du conflit, une solution politique reste envisageable. La position de Museveni souligne les défis régionaux pour la paix à l’Est de la RDC, où s’entremêlent intérêts géopolitiques et rivalités diplomatiques.
Finalement, le choix du gouvernement congolais d’engager ou non le dialogue avec le M23 pourrait déterminer l’avenir du Nord-Kivu et de l’Est de la RDC.
Dieumerci MATU
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