Question Sécuritaire, le Suspens de Félix Tshisekedi dans son Oral devant les deux Chambres réunies en Congrès (Éditorial)

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La question sécuritaire, comme l’a si bien reconnu le chef de l’État Félix Tshisekedi lors de son discours sur l’État de la nation, demeure un pilier majeur pour la stabilisation de la RDC dans toutes ses parties.

L’allocution du chef de l’État devant les deux chambres réunies en Congrès laisse les Congolais en suspens quant à l’issue d’une sortie de cette crise qui a plongé la RDC dans la détresse durant plusieurs décennies.

De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, la RDC est sujette à des attaques, des agressions, voire des guerres interethniques qui déchirent non seulement son peuple, mais la plongent également dans une régression totale face à son développement.

Malgré les efforts déployés par Félix Tshisekedi, la MONUSCO, la SAMIRDC et la SADC, en passant par l’Angola sans oublier plusieurs missions diplomatiques, la RDC est restée dans la même rhétorique, celle d’accuser le Rwanda et certains pays frontaliers d’agressions. Aucune nouvelle perspective, voire méthode, n’a été envisagée pour changer cette mélodie.

Ce discours du chef de l’État, loin d’être habituel comme certains pourraient le penser, a suscité une lueur d’espoir pour bon nombre de Congolais quant à l’aboutissement heureux du processus de Luanda, dont les actions sont saluées par tous ceux qui souhaitent le retour effectif de la paix, principalement dans la partie orientale de la RDC.

Hélas, Félix Tshisekedi est resté évasif au point de ne pas indiquer clairement sa position face aux pourparlers entre lui et son homologue rwandais Paul Kagame, alors que la médiation angolaise a été sollicitée par l’Union Africaine. D’aucuns s’interrogent sur la légèreté avec laquelle la situation sécuritaire a été abordée devant la représentation nationale, alors que cette question s’avère indispensable.

Qu’est-ce qui aurait retenu la langue du chef de l’État d’évoquer cette question épineuse en y apportant des solutions adéquates afin d’en finir complètement ?

Tshisekedi va-t-il rencontrer Paul Kagame d’ici le 15 décembre 2024 ? Pour en parler de quoi ? Cette question devrait être abordée devant le Congrès réuni.

Comme dans ses habitudes, Félix Tshisekedi n’a pas été clair concernant le phénomène de la criminalité urbaine, devenu un phénomène transcendantal ayant touché même les entités les moins décentralisées. Félix Tshisekedi est resté dans la politique d’envisager au lieu de passer à l’action. Le phénomène des kuluna, par exemple pour la ville de Kinshasa, pour ne citer que cet exemple, n’a fait l’objet d’aucun plan directeur présenté pour l’éradication de cette situation qui endeuille plus d’une famille. En dehors de l’application de la peine capitale, telle qu’envisagée par le ministre de la Justice, quel autre mécanisme a été mis en place pour ce phénomène ? Nulle part dans son intervention, Félix Tshisekedi n’a pris la posture du commandant suprême, fonction que l’actuelle Constitution le reconnaît.

Aujourd’hui, près de 7 millions de Congolais vivent loin de leurs foyers, faisant de la République Démocratique du Congo l’un des pays les plus touchés au monde par ce drame humanitaire.

À la tête de ce gigantesque gouvernement, Judith Suminwa avait placé la question sécuritaire comme l’un des piliers majeurs de son gouvernement. Cinq mois après, plusieurs missions effectuées à l’Est n’ont produit aucun effet, et la sécurité est restée catastrophique au point que les villages et agglomérations sont prises de force par des forces négatives. Bunangana, qui peut être vu aujourd’hui comme un petit État dans un État, est-il exclu de la carte de la RDC, comme Rutshuru et d’autres ? S’inquiètent le petit peuple.

Jusqu’à quand la RDC continuera-t-elle à être à genoux ? Le peuple congolais peut-il espérer, derrière ce discours de Tshisekedi, un retour à la paix ? Autant de questions qui traversent les esprits des Congolais, mais le rêve est très loin d’être une réalité.

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