Nationaliste de première heure, l’ancien leader de l’Union des Populations du Cameroun (Upc), un mouvement anticolonialiste, a mené une lutte acharnée contre le colon français au nom de la souveraineté. Parcours d’un combattant .
Parmi les figures qui ont mené le combat pour l’indépendance du Cameroun, Ruben Um Nyobè occupe le plus haut rang des résistants. Idéologue proche du courant marxiste et acteur sur le terrain des affrontements contre l’armée coloniale française et les militaires locaux acquis au gouvernement du système impérialiste de l’époque, il a su fédérer les forces nationalistes au sein des populations pour engager la lutte d’un front commun.
Dans les forêts du littoral camerounais, sa zone d’origine, il a installé dans les années avant l’indépendance à l’aide de ses proches révolutionnaires, plusieurs camps d’entrainement des jeunes où ces derniers dénommés « maquisards » par le colon, organisaient des stratégiques d’attaque et de riposte contre l’armée française.
La guérilla a été leur mode d’action. Pareillement, à l’Ouest du pays, région des montagnes, ses lieutenants Ouandjié Ernest, Félix Moumié et bien d’autres leaders de son mouvement, ont livré une bataille rude contre les militaires français. Son aura a connu une adhésion considérable partout dans le pays ; du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les populations ont intégré ses discours sur l’émancipation et ont suivi son appel à la résistance. Le récit oral des témoins de l’histoire fait savoir que les familles soutenaient les personnes qui s’étaient volontairement ralliées à la rébellion. On leur apportait des soins médicaux traditionnels en cas de blessures causées lors des affrontements, de l’alimentation aussi ; on leur trouvait des cachettes dans les campagnes lorsqu’ils furent recherchés par les colons et leurs alliés. Ruben Um Nyobè ne jurait qu’au nom de la souveraineté du Cameroun et de son peuple.
Les tentatives de négociations pensées par la France pour lui attribuer une haute fonction administrative dans le régime colonial, en vue d’étouffer son combat, ont été vaines. Car, le jeune fonctionnaire, élite en ces temps-là, avait démissionné de l’administration judiciaire pour se consacrer à la lutte pour l’indépendance. « Un peuple décidé à lutter pour indépendance et sa liberté est invincible ». Son propos parmi tant d’autres, a motivé les foules à suivre le chemin de la liberté jusqu’au sacrifice. Son assassinat le 13 septembre 1958 a été un coup dur pour la révolution. Mais ses adeptes ont continué le combat jusqu’en 1960 date à laquelle l’indépendance fut proclamée grâce à la bataille qu’il a menée de son vivant. Aujourd’hui, nombreux sont les leaders de l’opposition camerounaise qui s’identifient à lui. Son parti l’Upc, résiste tant bien que mal.
William Omer Tchuisseu
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