Malgré les campagnes d’Elecam (Élections Cameroon), organe régulateur des élections, le manque d’engouement persiste. Plusieurs facteurs évoqués.
La majorité ne répond pas à l’appel d’Elecam et des partis politiques, pourtant la sensibilisation et les initiatives de proximité sont multipliées pour inciter le grand public à s’enrôler sur les listes électorales.
« Il y’a une perte de confiance envers les administrations en charge du suffrage. Les potentiels électeurs redoutent de la bonne tenue des élections et soupçonnent que leurs choix ne soient pas pris en compte ou plutôt détournés », Analyse Thomas Simo, auteur et chercheur en sociologie.
Selon le rapport 2023 d’Elecam, 7 361 875 citoyens camerounais sont inscrits sur les listes électorales.
Sur plus de 6 millions enrôlés pour l’élection présidentielle d’octobre 2018, plus de 3 millions ont voté et 3 millions se sont abstenus.
Une marge assez considérable qui traduit le désintérêt de bon nombre de citoyens dans la gestion des affaires. « La résignation semble l’option choisie par plusieurs», rajoute l’universitaire.
Le lien entre Elecam et le gouvernement fait l’objet de dénonciation ; il est reproché aux responsables de cette institution, leur accointance avec le parti au pouvoir pour lequel ils ont été de hauts cadres avant leurs nominations au sein de l’organe en charge des élections.
L’opposition et la société civile plaident pour une réforme du code électoral jugé en faveur de l’ordre gouvernant. Mais le débat sur leur réclamation reste clos.
A 19 mois de l’élection présidentielle, les formations politiques de l’opposition mènent des négociations pour une candidature unique afin d’affronter Paul Biya à la tête du pays depuis 41 ans. Cependant, les guerres de leadership empêchent l’aboutissement des négociations.
William Omer Tchuisseu
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