La démission de Vital Kamerhe du perchoir de l’Assemblée nationale a ouvert une brèche politique qui menace aujourd’hui la stabilité de la plateforme présidentielle : l’Union sacrée de la Nation. En jeu : la succession à un poste stratégique, à la fois institutionnellement puissant et politiquement convoité.
Depuis cette démission, plusieurs figures politiques manifestent un intérêt pour le poste. Naturellement, au regard de l’équilibre des forces au sein de la coalition et de la logique d’élégance politique », certains estiment que le fauteuil devrait revenir à l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), alliée de la première heure de l’UDPS et ayant perdu son représentant à ce poste. L’UDPS, déjà aux commandes de la Présidence de la République et de la Primature, serait donc attendue à faire un pas en arrière.
Cependant, une situation de méfiance et de calculs politiques s’installe. Des coups bas sont soupçonnés entre alliés, alimentant des tensions souterraines. Du côté de l’UNC, la position officielle reste floue. Le député national Baudouin Mayo, qui avait évoqué une potentielle candidature, a été rappelé à l’ordre, soulignant que seul le bureau politique ou l’autorité morale du parti peut se prononcer. Un silence stratégique entoure depuis lors le nom d’Aimé Boji, ancien ministre de l’Industrie, que certains voient comme le choix naturel de l’UNC pour cette fonction.
Candidatures en cascade, tensions en coulisses
La donne a été encore plus compliquée avec l’annonce de la candidature de Doudou Mangu Mangu Dunia, député UDPS, qui affirme avoir obtenu le feu vert de son parti. Cette sortie interroge : l’UDPS, qui détient déjà plusieurs postes de souveraineté, ne risque-t-elle pas d’éroder la confiance de ses partenaires ? La candidature de Dunia ne risque-t-elle pas de marginaliser davantage l’UNC et de fragiliser l’alliance ?
Certains analystes y voient une stratégie à double tranchant : en s’imposant dans tous les espaces clés, l’UDPS renforcerait sa domination, mais au prix d’une possible rupture avec ses alliés.
L’Union sacrée à l’épreuve de ses équilibres internes
L’intervention musclée du député Willy Mishiki, membre influent de l’Union sacrée, vient souligner la gravité du moment. Il menace ouvertement de quitter la coalition si Aimé Boji est désigné, révélant ainsi des lignes de fracture profondes.
La question essentielle reste donc : l’Union sacrée survivra-t-elle à cette course au perchoir ? L’élection imminente du président de l’Assemblée nationale sera un véritable test de cohésion pour la coalition au pouvoir.
L’avenir de la majorité présidentielle se joue peut-être maintenant dans les négociations feutrées comme dans les candidatures bruyamment déclarées.

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