Le 2 octobre 2014, une journée ordinaire à Beni, a soudainement pris un tournant sinistre. Cette date restera gravée dans la mémoire collective comme le début d’un massacre à grande échelle, une tragédie qui a laissé une cicatrice indélébile sur cette communauté.
Ce jour-là, deux paisibles villages, Mukoko et Kokola, ont été pris pour cible par des assaillants inconnus. Le bruit des armes automatiques et des cris de détresse ont remplacé le calme qui avait autrefois prévalu.
Au cours de cette attaque brutale, plus de 100 âmes innocentes ont été cruellement arrachées à la vie. 2 octobre 2024 aujourd’hui, 10 ans, l’on compte des milliers de victimes tués.
Que s’est-il réellement passé le 2 octobre 2014 ?
2 octobre 2014, premier massacre des civils à Beni (Nord-Kivu).
Ce jour-là, Mukoko et Kokola, deux villages situés à plus de 20 kilomètres au nord de la ville de Beni, vivent une tragédie qui sera, malheureusement, le début d’une longue série de tueries dans toute la région de Beni.
Dans la nuit, un groupe de gens non autrement identifiés font irruption dans les deux villages, tuant à leur passage hommes, femmes, enfants et vieillards. Les victimes sont décapitées devant les membres de leurs familles, des malades sont démembrés dans leurs lits d’hôpital et des centaines de civils tués à l’aide d’armes blanches.
Le Gouvernement central et son appareil militaire avaient alors conclu que les rebelles Ougandais de l’ADF-Nalu étaient responsables de ces tueries, thèse qu’il a avancé jusqu’à ce jour (2024).
Un mois après (20 novembre 2014), on assista à un deuxième massacre dans les villages de Tepiomba, Masulukwede et Vemba, où 120 personnes avaient été tuées.
D’après un raport de l’ONU, depuis 2008, c’est le bilan humain le plus lourd causé par une attaque militaire en RD Congo en une seule journée. Depuis lors, le rythme et l’intensité des massacres ont varié. L’on avait alors assisté à des massacres similaires dans les agglomérations de Linzo Sisene, Apetinasana, Mayimoya, Kisiki, Eringeti, Kainama, Malehe, Oicha, Ngite, Kadou, Ngadi, Munzambay, Kibidiwe, Matembo, Mavivi, Matiba, etc.
Aujourd’hui, plusieurs observateurs affirment que les violences perpétrées autour de Beni depuis ce 2 octobre 2014 restent les plus meurtrières, mais aussi les plus opaques de l’histoire récente du pays. Il s’avère très difficile de discerner les coupables, leurs motivations et les chaînes de commandement. Les organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile estiment qu’en deux ans, c’est plus de 800 personnes qui ont été massacrées, une cinquantaine de personnes blessées par balles, 901 personnes ont été kidnappées (à n’importe quel moment de la journée), de nombreuses femmes ont subi des violences sexuelles et plusieurs cas d’incendies des maisons et structures sanitaires ont été enregistrés.
Alex Diya
+ There are no comments
Add yours