RDC : Jacquemin Shabani sollicite la dissolution du PPRD pour collusion présumée avec la rébellion M23

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Le gouvernement de la République démocratique du Congo a officiellement saisi le parquet près la Cour constitutionnelle pour demander la dissolution du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila.

Dans une correspondance datée du 24 avril 2025 et rendue publique ce mardi 13 mai, le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani, évoque plusieurs faits graves mettant en cause le PPRD. Il reproche à ses membres une proximité inquiétante avec la coalition politico-militaire AFC-M23, qui occupe actuellement plusieurs zones de l’Est du pays, notamment dans le Grand Kivu.

Jacquemin Shabani motive sa requête par les articles 29, 30 et 31 de la loi portant création et fonctionnement des partis politiques. Il affirme que des déclarations publiques de Joseph Kabila tendant à dédouaner le M23 des crimes perpétrés en RDC, ainsi que l’adhésion massive de plusieurs cadres du PPRD à la coalition rebelle sans aucune sanction interne, constituent des violations flagrantes de la loi et de la Constitution.

Le ministre pointe également les propos tenus en avril par Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale et actuel vice-président du PPRD, qui avait déclaré : « Le temps de faire des actions clandestines est passé, nous devons être prêts à tout ». Ces déclarations, selon Shabani, traduisent une intention manifeste de nuire à la stabilité du pays.

Par ailleurs, plusieurs cadres du PPRD ont été récemment convoqués par l’auditorat militaire, soupçonnés de liens étroits avec la coalition M23. L’annonce du retour imminent de Joseph Kabila par la partie orientale du pays, sous occupation rebelle, est interprétée par Jacquemin Shabani comme une manœuvre dangereuse et une preuve irréfutable de la complicité du parti avec les forces hostiles à l’État congolais.

La démarche du gouvernement ouvre la voie à une éventuelle dissolution du PPRD, l’un des piliers historiques de la scène politique congolaise, et relance le débat sur l’implication de certains acteurs politiques dans les conflits armés à l’Est du pays.

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