Au regard de ses attributions consacrées aux dispositions 31 à 41 de la Charte des Nations-Unies, le deuxième organe de cette Organisation à compétence universelle a adopté le 21 février 2025 une résolution (2773) historique condamnant résolument le Rwanda pour son soutien direct au Mouvement du 23 mars (M23). Beaucoup s’interrogent sur la suite des événements dans la mesure où la mise en œuvre de celle-ci pourrait être soit effective ou non.
- Qu’adviendra-t-il si le Rwanda refuse d’appliquer cette résolution ? Si Kigali décide d’ignorer ou de rejeter la résolution, plusieurs scénarios sont possibles :
- Sanctions renforcées
Un gel des avoirs de responsables rwandais, des restrictions sur le commerce et une pression sur ses partenaires économiques.
- Isolement diplomatique La position de Kagame deviendrait de plus en plus intenable sur la scène internationale, rendant difficile le soutien tacite qu’il reçoit.
- Suspension des aides financières
FMI, Banque mondiale et bailleurs bilatéraux pourraient réduire ou conditionner leur soutien au Rwanda.
Kigali joue gros. Un refus signifierait une escalade de la pression contre son régime.
- Quelles autres mesures pourrait prendre le Conseil de Sécurité ?
Si le Rwanda persiste dans son mépris des décisions de l’ONU, le Conseil de Sécurité pourrait aller encore plus loin .
° Renforcement du mandat de la MONUSCO
Pour contrer les offensives du M23 et stabiliser l’Est de la RDC (engagement militaire possible sur base de cette nouvelle résolution)
° Sanctions ciblées contre les chefs militaires et politiques rwandais impliqués dans le soutien au M23.
° Pression accrue sur les alliés du Rwanda (Royaume-Uni, UE, etc.) pour suspendre leur coopération économique et militaire.
° Mise en place d’un embargo sur les exportations minières rwandaises si elles continuent à être alimentées par le pillage des ressources congolaises.
Si Kigali pensait pouvoir continuer à jouer avec le feu, cette résolution pourrait marquer un tournant décisif.
- Que deviendra alors le M23 ?
Si la pression sur le Rwanda s’intensifie, l’avenir du M23 devient incertain. Plusieurs possibilités :
✓ Affaiblissement progressif
Sans soutien logistique et financier du Rwanda, le M23 pourrait perdre en capacité de nuisance.
✓ Dissolution ou reformation sous une autre bannière :
Comme cela s’est déjà vu avec le RCD, le CNDP et le M23 en 2012.
✓ Recrudescence des violences avant la fin :
Si acculé, le M23 pourrait intensifier ses attaques avant un effondrement final.
✓ Offensive militaire conjointe RDC + alliés :
Une action plus musclée de Kinshasa, combinée à une MONUSCO renforcée, pourrait accélérer son démantèlement.
Le M23 n’a jamais été une force autonome. Si le Rwanda est réellement sanctionné, c’est la fin de leur jeu macabre.
- Quelles sont les obligations de la RDC après cette résolution ?
La résolution ne vise pas uniquement le Rwanda. Elle impose aussi des engagements forts à la RDC, notamment sur le dialogue et la question des FDLR.
- Mettre un terme à toute collaboration avec les FDLR. Cela signifie une pression militaire accrue contre eux, mais aussi une coopération plus étroite avec le Rwanda sur ce dossier.
- S’engager pleinement dans le processus de Luanda Cela implique des négociations directes avec le Rwanda pour réduire les tensions et traiter la question des groupes armés transfrontaliers.
- Accélérer la tenue des concertations avec tous les groupes armés, y compris le M23 . Le Conseil de Sécurité exhorte la RDC à avancer dans le processus de Nairobi, ce qui signifie écouter et répondre aux revendications du M23. En d’autres termes, la résolution demande à Kinshasa d’engager des négociations qui pourraient aboutir à une forme d’accord avec les rebelles.
- Mise en place d’un mécanisme de suivi . La RDC devra prouver à l’ONU qu’elle applique ces engagements, notamment en publiant un rapport régulier sur les mesures prises contre les FDLR et sur l’avancement des discussions avec les groupes armés.
- Conclusion :
Une victoire, mais la bataille continue. Cette résolution de l’ONU est un tournant dans la reconnaissance de l’agression contre la RDC.
Mais il faut aller plus loin :
✓ Appliquer et surveiller ces sanctions pour qu’elles aient un réel impact.
✓ Exiger des mesures concrètes contre Kagame et son régime.
✓ Poursuivre la mobilisation pour que la souveraineté du Congo soit respectée.
✓ Respecter les engagements de la RDC
PS : A savoir qu’il existe plusieurs types de résolution du Conseil de sécurité (Les recommandations)
Édito de l’Internationaliste Édouard TSHIAMA/LeFondé
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