Lors d’une réunion du Conseil des Nations Unies sur les droits de l’homme, Bintou Keita, responsable des affaires humanitaires, a exprimé sa profonde inquiétude face à la crise persistante au Nord-Kivu, qui a entraîné des déplacements massifs des populations et une détérioration alarmante de la situation humanitaire et économique dans cette province à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Elle a souligné que les violations des droits humains, les destructions matérielles et l’accès de plus en plus incertain aux services sociaux de base marquent une détérioration dramatique de la situation:
«Nous constatons des violations et des atteintes aux droits de l’homme, des dégradations matérielles, et un accès encore plus incertain aux services sociaux de base» a-t-elle précisé. Selon elle, l’économie de la province, notamment la ville de Goma, a également subi des dommages considérables. Les principales sources de revenus de la population, à savoir les activités agricoles et minières, sont paralysées, exacerbant la pauvreté.
Keita a également exprimé des préoccupations concernant la lutte contre l’impunité, soulignant que l’entrave aux institutions judiciaires de Goma, gravement affectées par le conflit, compliquerait la possibilité de traduire les auteurs de crimes graves en justice:
«Il est impératif que des mesures urgentes soient prises pour stabiliser la région, rétablir la paix et permettre une reconstruction durable» , a-t-elle insisté. Cette déclaration intervient alors que la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, a récemment été prise par les forces rebelles, exacerbant davantage la crise et ses répercussions à l’échelle régionale.
Cette rencontre a eu lieu alors que se tient à Dar es Salaam, en Tanzanie, un sommet crucial réunissant les chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Ce sommet est essentiel pour tenter de résoudre la crise entre la RDC et le Rwanda, en particulier à cause de la présence des forces rwandaises et du groupe armé M23 sur le sol congolais. Les discussions devraient se concentrer sur les processus de Luanda et de Nairobi, dans l’espoir de parvenir à une désescalade durable et à une résolution pacifique du conflit.
Dieumerci MATU
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