Kinshasa : De l’opération zéro épave en passant par les nettoyages de caniveaux et destruction de constructions anarchiques, Daniel Bumba sur les traces de Gentiny Ngobila Mbaka.

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De l’opération Zéro Épave, nettoyage de trottoirs, curage de caniveaux, et aujourd’hui, une action consistant en la démolition des maisons en vue de la libération des emprises publiques, Daniel Bumba fait-il du Ngobila bis ? Les nombreuses opérations lancées par son gouvernement semblent tourner en rond et ne laissent guère les résultats escomptés.

Avec son programme Kin Ezo Bonga, un plan d’action gouvernemental plus ambitieux, le gouvernement Bumba s’était donné pour mission de rendre la ville de Kinshasa habitable et de la transformer en un espace plus beau pour une ère nouvelle.

Ses premières décisions ont été orientées vers la réduction du prix du transport en commun avec des itinéraires bien établis. Hélas, aucune disposition de suivi véritable et rigoureux n’a été prise, ce qui a conduit à un désordre dans ce secteur où chaque chauffeur fixe son prix et boycotte ainsi la décision du gouvernement provincial. Daniel Bumba reste-t-il dans l’angle d’une autorité qui prend des décisions par plaisir afin de satisfaire sa base ? La question reste pendante. Dans le tableau peint jusqu’à présent, cela nous amène à conclure à l’absence d’autorité de l’État.

Dans cette même lancée, Daniel Bumba a lancé l’opération Zéro Épave, annoncée avec pompe, mais à ce jour, plusieurs épaves jonchent encore les rues de Kinshasa. Comme si cela ne suffisait pas, il a lancé l’opération de nettoyage des trottoirs, de curage des caniveaux, et de lutte contre les marchés pirates, imitant in extenso son successeur Ngobila, qui était jadis critiqué par le même gouverneur. « Les mêmes faits portent-ils les mêmes résultats ? » s’interrogent une frange de Congolais dans les rues de Kinshasa.

Depuis le lancement de la traque contre les constructions anarchiques, quelques sites cités par cette opération ont été épargnés, comme celui de la baie de Ngaliema, plusieurs fois démoli mais regorgeant de nombreuses autorités du pays. Ce site est, jusqu’à ce jour, préservé au profit de petits débrouillards, notamment les mamans vendeuses aux marchés de Kinshasa, qui se battent nuit et jour pour subvenir aux besoins de leurs familles sans emploi.

Ces sites démolis ont, d’après des témoins, été octroyés par l’État à certains individus pour lotissement. Ce même État devient-il l’ennemi de ses propres décisions ? s’interrogent les vendeurs de Bitabe au marché Zando.

Pourquoi les décisions prises par les autorités souffrent-elles d’application ? Pourquoi celles qui sont appliquées manquent-elles de suivi ? Pourquoi l’État est-il inefficace envers certaines catégories de personnes ?

Au regard du tableau peint, il est inaliénable de douter de l’existence de l’autorité dans tous les secteurs. La République démocratique du Congo est quasi non gouvernée. Rien n’est à cacher, il suffit de jeter un coup d’œil dans la vitrine, et vous vous rendrez compte.

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