Dans le cadre des efforts de réexamen des conflits coutumiers du Nord-Kivu, le vice-ministre des Affaires Coutumières a présidé, le 13 novembre 2024, une audience publique à Goma pour tenter de résoudre le conflit entre les deux principales familles du groupement Munigi : les Kakoti et les Kifende. Cette rencontre a permis à Olivier Kakoti de défendre avec conviction et fermeté la légitimité de sa famille à régner sur le groupement Munigi.
Une Lignée Ancrée dans l’Histoire du Territoire
Dans une investigation menée par investigateur.net sur cette affaire, Olivier Kakoti a retracé l’histoire de sa famille, remontant jusqu’à la période coloniale, pour prouver que sa lignée est la seule légitime à occuper la chefferie de Munigi. « Je suis de la quatrième génération de la famille régnante dans le groupement Munigi. Ce règne a commencé depuis l’époque coloniale et s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui », a déclaré le leader Kakoti, en s’appuyant sur des documents historiques et généalogiques officiels qui attestent de la légitimité de sa famille.
En présentant ces preuves devant la commission officielle, Olivier Kakoti a non seulement réaffirmé son rôle de chef légitime, mais a aussi souligné la nécessité de mettre fin à l’incertitude qui a perturbé la gestion coutumière de la région. Cette présentation a renforcé la position des Kakoti et jeté un éclairage nouveau sur le conflit en cours.
Des Doutes Subtils sur la Légitimité de la Famille Kifende
Du côté de la famille Kifende, bien que revendiquant également la chefferie de Munigi, certains éléments manquants ont soulevé des interrogations. L’absence de documents clés tels que l’acte de création du groupement et l’arbre généalogique, essentiels pour attester de la légitimité d’un chef coutumier, a laissé planer une certaine incertitude sur leur revendication. En réponse, Mutumishi Kifende a expliqué que les documents en question seraient sous la responsabilité du gouverneur de la province, évoquant ainsi un aspect administratif à éclaircir. Ce manque de documents solides a, de fait, ralenti le processus de réconciliation et compliqué la tâche des autorités dans le cadre de ce conflit.
Mutumishi Kifende a précisé qu’il était venu à l’audience pour récupérer des documents de reconnaissance et non pour se livrer à une confrontation. Cette déclaration témoigne de la volonté de la famille Kifende de résoudre pacifiquement le différend, tout en soulignant la complexité de la situation.
Une Médiation Prometteuse pour la Stabilité
L’audience foraine a permis de jeter les bases d’une solution pacifique. Olivier Kakoti et sa famille ont exprimé leur gratitude envers le gouvernement, notamment le chef de l’État, Félix Tshisekedi, pour son soutien à la stabilité des entités coutumières. Le vice-ministre des Affaires Coutumières a, quant à lui, insisté sur l’importance de régler ces conflits afin de garantir la paix et la sécurité dans la région, particulièrement dans les zones sous influence de la chefferie de Bukumu.
Les tensions entre les familles Kakoti et Kifende sont bien ancrées dans l’histoire du territoire de Munigi, mais cette nouvelle initiative de réexamen des conflits offre un espoir tangible de règlement pacifique. Les autorités locales, en collaboration avec la société civile et les familles concernées, ont l’opportunité de mettre en place des mécanismes durables pour gérer ces différends.
Une Occasion de Rétablir l’Ordre Coutumier à Munigi
Ce processus de réexamen est crucial non seulement pour la famille Kakoti, mais pour toute la communauté de Munigi, qui aspire à retrouver la stabilité et la cohésion sociale. Avec des preuves solides et un soutien gouvernemental clair, Olivier Kakoti se positionne comme un acteur clé dans la résolution de ce conflit, tout en restant ouvert à une solution inclusive et juste pour toutes les parties.
Les autorités et les parties prenantes doivent agir rapidement et de manière impartiale pour résoudre ce conflit coutumier et assurer un avenir pacifique pour Munigi. Cette audience représente donc un tournant important dans la gestion des affaires coutumières de la région, et une occasion pour les dirigeants de démontrer leur engagement envers la justice et la réconciliation.
La rédaction
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