Nord Kivu : Il y a 11 ans ,les premières victimes de la guerre des ADF tombaient en ville de Beni,ce qu’on croyait être un acte isolé finira par devenir une plaie qui refuse de guérir, mauvais diagnostic ou mauvais médicament ?

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« Sous mes yeux, j’ai vue mourir mon mari,mon fils,mes deux beaux frères et ma belle sœur » raconte une femme âgée aujourd’hui d’une trentaine.
« Depuis ce jour là,je sens comme ci ma vie s’est arrêtée,je ne crois plus à rien,j’affronte la vie avec beaucoup de désespoir,la charge des enfants pesent énormément sur moi seule  » poursuit elle.

Les faits ayant précédé l’attaque

Mercredi 15 Octobre à 17 h, tout est normal à Ngadi,les jeunes sont mobilisés pour aller assister à la télé au match RDC-Côté d’Ivoire (4 buts à 3). Certains agriculteurs rentrent de leurs champs,le mouvement est habituel lorsqu’un groupe des femmes, composé d’environs 4 personnes est aperçu à Ngadi.
Les motards essaient de leur proposer la course pour le centre ville en les prenant pour les femmes ordinaires mais les discussions n’ont pas abouti.
« Il s’agissait des espions des ADF » raconte un témoin de l’événement.

Déroulement de l’attaque

À partir de 18 h30 des hommes armés sont assis dans une maison près de la RN4 en train de prendre verre.
L’adjudant Matadi qui était à la tête d’une équipe de 5 militaires FARDC basés sur la colline près de SEP CONGO, venu acheter du crédit au centre de Ngadi en ténue civile tente de demander aux hommes armés en lingala : »Bino boza ba soda ya wapi » ?(Vous êtes soldats de quelle unité)?
Ils lui répondirent : » weye uko nani ? (T’es qui toi)?
Sa réponse : « Naza commandant ya awa « (je suis le commandant d’ici).
C’est en ce moment, que le commandant FARDC va recevoir une balle.
N’étant pas mort,il tente de se lever pour appeler les autres militaires basés sur la colline et les ADF lui ont logé une deuxième balle qui le précipite plus tard à la mort.
La mère de famille du lieu où se vend l’alcool reçoit également une balle mais va s’en sortir.
Les assaillants s’éparpillent ensuite sur le boulevard Bonabana de Ngadi et se mettent à descendre en direction de Mayangose.Une femme, épouse d’un militaire FARDC du 3406 ème régiment confond les rebelles aux soldats FARDC de la 31 ème brigade Hindou Sankara dont les caractère de tirer en l’air était le quotidien.Elle leur crie : « bino bozo beta ba masasi pamba pamba mpona nini »( pourquoi vous tirez gratuitement en l’air ?)
Les rebelles lui logent une balle ,elle meurt,les assaillants entrent dans sa maison,découpent le bras de son bébé de 3 Mois à la machette et tuent son autre enfant de 3 ans.
À environ 30 mètres,un jeune homme quitte son Kiosque pour chercher l’abri dans la résidence du chef Musekuse sera également tué devant la porte.Une fille vendeuse dans une boutique sur le même boulevard est aussi touchée par balle alors qu’elle voulait revenir fermer la porte de sa boutique après avoir fui.
Un soldat de la force aérienne habitant sur le même boulevard tente de tirer sur les assaillants mais va aussi être tué.
Les rebelles poursuivent leur balade jusqu’à trouver une famille de 7 personnes d’une même fratrie qui jouaient de la musique dans leur maisons,ils cassent la porte et tirent à bout portant sur 6 personnes qui meurent sur place.

Après avoir tué 12 personnes à Ngadi, ils prennent de façon précipitée la direction de Kadou à la sortie Nord Est de Beni,car l’intervention des militaires FARDC était déjà présente.
À Kadou et environs,les ADF tuent 25 personnes dont le Chef de Kadou,Mwami Bambiti,de la famille de Mwami Kitobi.
Les victimes,35 d’abord ,dont deux soldats FARDC seront mises en terre au cimetière public de Beni Masiani.2 jours apres,deux autres corps des civils (un homme et sa femme surnommée KA 20) seront découverts près de Kadou pour atteindre 37 personnes.
Après cette incursion,le quartier Ngadi, connu pour être cosmopolite, car outre les autochtones, Ngadi compte jusqu’à ces jours plusieurs familles originaires de l’Ituri,Sud Kivu, Masisi, Équateur, Kinshasa,…va subir plusieurs autres incursions des ADF faisant plusieurs morts.
Quelques Mois après,le Maire de Beni,Nyonyi Bwanakawa va débatiser le stade municipal de Beni « stade du 15 Octobre » en mémoire des victimes.

Par Trésor Kapepela Ben, Journaliste d’investigation en région de Beni

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