Le ton monte entre Kinshasa et Nairobi. Le gouvernement congolais n’a plus l’intention de dissimuler son irritation face à l’attitude du Kenya, accusé d’offrir une tribune à des figures politiques congolaises en rupture avec le pouvoir de Félix Tshisekedi.
Intervenant sur les ondes de Top Congo FM, ce mercredi 15 octobre 2025 le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Jacquemin Shabani, a ouvertement critiqué le pays de William Ruto, estimant qu’il est devenu « un point de ralliement pour des initiatives visant à déstabiliser la RDC ».
« Ce pays, au niveau de la République démocratique du Congo, a déjà été suffisamment identifié par rapport à sa capacité à accueillir des réunions qui projettent le chaos au Congo », a-t-il déclaré d’un ton ferme.
Nairobi, nouveau refuge politique congolais ?
Ces propos font suite à la rencontre organisée les 14 et 15 octobre dans la capitale kényane, où plusieurs figures de l’opposition congolaise se sont réunies autour de l’ancien président Joseph Kabila. À l’issue de ces assises, un nouveau regroupement politique a vu le jour : le « Mouvement Sauvons la République Démocratique du Congo », que Kabila présiderait lui-même.
Les initiateurs de cette plateforme affirment vouloir proposer une « solution concertée » à la crise que traverse le pays, notamment par l’organisation d’un dialogue national une idée déjà portée par la CENCO et l’Église du Christ au Congo (ECC).
Pour Jacquemin Shabani, certains participants à la réunion de Nairobi seraient recherchés par la justice congolaise, ce qui renforce les soupçons de déstabilisation.
« Nous allons analyser les comportements et les résolutions de cette réunion pour prendre les dispositions nécessaires. Nous avons la responsabilité de protéger la République, la population et le territoire contre tout danger », a martelé le VPM.
Des tensions diplomatiques en vue
S’il a tenu à rappeler que la RDC gérera ce dossier « par les voies diplomatiques classiques », Jacquemin Shabani n’a pas caché que les relations entre Kinshasa et Nairobi pourraient être réexaminées dans les jours à venir.
Cette crispation n’est pas nouvelle. Le Kenya avait déjà été pointé du doigt par les autorités congolaises pour avoir abrité la création de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa, mouvement politico-militaire aujourd’hui allié au M23. Plus récemment, la nomination unilatérale d’un consul kényan à Goma avait également provoqué la colère du gouvernement congolais.

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